Selon le Baromètre de ManpowerGroup publié ce jour, la situation sur le marché de l’emploi devrait s’améliorer au cours du 1er trimestre 2021, même si la pandémie de Covid-19 continue d’affecter les décisions des employeurs. En Belgique, 13% des 406 employeurs sondés fin octobre prévoient de renforcer leurs effectifs d’ici la fin du mois de mars 2021, tandis que 7% d’entre eux prévoient de les réduire. 73% des employeurs interrogés n’anticipent aucun changement. Après correction des variations saisonnières, la Prévision Nette d’Emploi (*) – ou le différentiel entre le pourcentage d’employeurs prévoyant des embauches et le pourcentage de ceux prévoyant des licenciements – atteint la valeur positive de +6%. C’est une hausse de 5 points par rapport au trimestre précédent, mais c’est encore une prévision en recul de 6 points par rapport au 4e trimestre 2019.
«Une majorité d’employeurs sondés en Belgique et en Europe annoncent des prévisions d’embauche positives pour le prochain trimestre, en rapportant un solde positif de création d’emplois par rapport au trimestre précédent. Des prévisions qui, si elles se confirment, nous permettraient d’entrevoir des signes tangibles de reprise. » explique Philippe Lacroix, Managing Director de ManpowerGroup BeLux. « Les résultats de l’enquête laissent apparaître une situation contrastée en fonction les secteurs, avec d’un côté, une forte demande de main-d’œuvre dans la logistique ou les sociétés technologiques et d’un autre côté, une situation encore très préoccupante dans le secteur de l’Horeca ou des voyages. La gestion des compétences devra être la priorité numéro 1 sur le marché de l’emploi en 2021 afin de favoriser les transitions d’un secteur vers un autre et de développer l’employabilité des individus dans un contexte qui restera incertain. Notre enquête montre par ailleurs que les employeurs s’attendent à voir la crise se prolonger dans le temps : seulement 27% des employeurs interrogés s’attendent à un retour à la normale sur le marché du recrutement endéans les 12 mois, alors qu’ils étaient 58% lors du trimestre précédent et 72% au début de la crise en avril 2020.»
Cette embellie est également observée au niveau régional avec des intentions de recrutement à nouveau positives dans les trois régions du pays : la Prévision Nette d’Emploi affiche une valeur encourageante à +8% en Wallonie, modérée à +5% en Flandre et prudente à +2% à Bruxelles. Par rapport au 4ème trimestre 2020, c’est une hausse de 6 et 5 points en Flandre et en Wallonie, mais une baisse de 5 points à Bruxelles.
Les perspectives d’emploi sont positives dans sept des huit secteurs sondés et la confiance des employeurs s’est renforcée dans tous les secteurs par rapport au trimestre précédent. Ce sont les employeurs du secteur des Services publics, de la santé, de l’éducation et des services collectifs (+ 13%) et du Transport et de la logistique (+12%) qui anticipent l’activité de recrutement la plus forte. 28% des employeurs sondés dans le secteur du Transport et de la logistique prévoient d’augmenter leur masse salariale d’ici la fin du mois de mars 2021. Les intentions de recrutement sont également encourageantes dans le secteur de la Construction (+9%), qui continue à faire face à des pénuries récurrentes de main-d’œuvre. Ailleurs, les employeurs font preuve d’un volontarisme prudent avec des prévisions positives dans le secteur ‘Autre production’ – Agriculture et pêche, Electricité Gaz et eau, Industries extractives – (+6%), et les secteurs du Commerce de gros et de détail (+5%), de l’Industrie manufacturière (+4%), de la Finance, de l’assurance, de l’immobilier et des services aux entreprises (+3%). A l’inverse, la Prévision Nette d’Emploi reste très fortement négative pour le troisième trimestre consécutif dans le secteur Horeca (-17%), avec près d’un employeur sur 4 sondé dans ce secteur qui prévoit de réduire ses effectifs au cours du 1er trimestre 2021.
Selon l’enquête de ManpowerGroup, les employeurs des grandes entreprises (≥ 250 travailleurs) et des moyennes entreprises (50-249 travailleurs) se montrent les plus confiants dans la reprise de leur activité de recrutement, en rapportant des Prévisions Nettes d’Emploi à +12% et +9% respectivement. Les perspectives d’emploi sont nettement plus prudentes dans les petites entreprises (10-49 travailleurs) et les micro-entreprises (< 10 travailleurs), où la Prévision Nette d’Emploi atteint +3% dans les deux segments.
Les employeurs interrogés s’attendent à voir la crise se prolonger dans le temps : seulement 27% des employeurs interrogés en Belgique (contre 34% au niveau européen) s’attendent à ce que leurs recrutements reprennent un rythme équivalent à celui précédant COVID-19 endéans les 12 prochains mois, alors qu’ils étaient 58% lors du trimestre précédent et 72% au début de la crise lors du 2e trimestre 2020. Plus concrètement, 12% des employeurs sondés s’attendent à un retour à la normale endéans les 3 mois, 15% pensent que cela prendra entre 3 et 12 mois, 15% pensent que cela prendra plus d’un an, 48% pensent que cela n’arrivera jamais et 10% ne se sont pas prononcés.
Cette prise de conscience accrue de la longueur de la crise est observée dans les trois régions : 4 employeurs sur 10 s’attendent à un retour à la normale d’ici un an en Flandre (38%, baisse de 14%), un sur cinq à Bruxelles (20%, baisse spectaculaire de 40 points) et un peu plus d’un sur 10 en Wallonie (13%, baisse de 56 points).
«L’annonce de la perspective de pouvoir disposer d’un vaccin contre le COVID-19 est survenue après la réalisation de notre enquête. On pourrait dès lors s’attendre à ce que les employeurs soient un peu moins pessimistes sur la durée de cette crise, même si ses effets vont continuer à se faire ressentir encore pendant longtemps, tant du moint de vue économique que social. » explique Philippe Lacroix.
Pour le 1er trimestre 2021, les perspectives d’emploi sont positives dans 19 des 26 pays sondés dans la région EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique), tandis qu’elles restent négatives dans cinq pays et stationnaires dans deux autres. La confiance des 13.500 employeurs sondés dans la région s’est renforcée dans 18 des 26 pays par rapport trimestre précédent, mais elle reste en recul dans 24 pays par rapport à la même période l’an dernier.
Les employeurs anticipent une reprise de l’activité de recrutement en Allemagne (+8%, hausse de 5 points en comparaison trimestrielle), tandis que les intentions de recrutement restent plus modestes aux Pays-Bas (+4%, hausse de 6 points) et en Italie (+3%, hausse de 3 points). En France, les employeurs prévoient (un gel des embauches (0%, baisse de 4 points) tandis que les perspectives d’emploi restent négatives en Espagne (-1%, hausse de 3 points), en Suisse (-4%, baisse de 5 points) ou au Royaume Uni (-6%, hausse de 2 points mais une prévision négative pour le troisième trimestre consécutif).
Au niveau mondial, les perspectives d’emploi sont positives dans 34 des 43 pays et territoires sondés, notamment aux États-Unis (Prévision Nette d’Emploi à +17%, hausse de 3 points par rapport au trimestre précédent), au Brésil (+10%, hausse spectaculaire de 13 points), au Japon (+6%, baisse de 3 points), en Chine (+5%, statu quo), en Inde (+5%, hausse de 2 points), tandis qu’elles restent négatives à Hong Kong (-2%, statu quo) ou au Panama (-7%, la Prévision Nette d’Emploi la plus faible de tous les 43 pays et territoires sondés).
Les résultats de la prochaine édition du Baromètre ManpowerGroup des perspectives d’Emploi seront diffusés le 9 mars 2021 (2ème trimestre 2021).
(*) La valeur de la Prévision Nette d’Emploi est obtenue en déduisant du pourcentage des employeurs anticipant une hausse de l’emploi total, le pourcentage des employeurs prévoyant une baisse de l’emploi dans leur entreprise pour le trimestre suivant. Il s’agit donc ici du solde net des prévisions d’emploi, qui peut être aussi bien positif que négatif. Les commentaires se basent sur les données désaisonnalisées, lorsqu’elles sont disponibles. Les données corrigées des variations saisonnières ne sont pas disponibles pour laCroatie et le Portugal.
Le Baromètre ManpowerGroup des Perspectives d’Emploi (ManpowerGroup Employment Outlook Survey – MEOS) pour le 1er trimestre 2021 a été mené du 14 au 27 octobre 2020 auprès d’un échantillon représentatif de plus de 37.500 employeurs publics et privés (dont 406 en Belgique) dans 43 pays et territoires. L’objectif de l’enquête est de mesurer l’évolution des intentions de recrutement des entreprises pour le trimestre à venir et par rapport au trimestre précédent. Chaque employeur interrogé a répondu à la même question : « Comment anticipez-vous l’évolution de l’emploi total dans votre entreprise au cours du prochain trimestre, c’est-à-dire jusqu’à la fin mars 2021, par rapport au trimestre actuel ? ». C’est la seule étude prospective de cette envergure dans le domaine de l’emploi. Elle est unique par sa taille, son objectif, sa longévité et son contenu. Mené depuis plus de 50 ans, le Baromètre ManpowerGroup constitue l’une des enquêtes les plus fiables en matière d’emploi et est considéré comme un indicateur économique reconnu.
Rapport Baromètre ManpowerGroup Q1/21
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Infographie Baromètre ManpowerGroup Q1/2021