
La Prévision Nette d’Emploi recule à +14%, son niveau le plus bas depuis presque 5 ans, la Belgique se situant 5 points sous la moyenne européenne et 10 points sous la moyenne mondiale.
Selon le Baromètre de l’emploi de ManpowerGroup , les employeurs belges anticipent un nouveau ralentissement des embauches au cours du 1er trimestre 2026. En effet, sur les 506 employeurs sondés en octobre par ManpowerGroup, 32% d’entre eux prévoient d’augmenter leurs effectifs d’ici la fin du mois de mars 2026, tandis que 17% d’entre eux prévoient de les réduire. 41% des employeurs interrogés n’anticipent aucun changement.
Après correction des variations saisonnières, la Prévision Nette d’Emploi(1) – ou le différentiel entre le pourcentage d’employeurs prévoyant des embauches et le pourcentage de ceux prévoyant des réductions d’effectifs – atteint la valeur très prudente de +14%.
C’est une baisse de 3 points par rapport au trimestre précédent et de 13 points par rapport au 1er trimestre 2025. Il s’agit de la quatrième baisse consécutive qui porte la Prévision Nette d’Emploi à son niveau le plus bas depuis le 2e trimestre 2021. Avec ce chiffre, la Belgique se situe 5 points en-dessous de la moyenne observée en Europe (+19%), et 10 points en-dessous de la moyene mondiale (+24%).
« Selon notre enquête, les employeurs belges prévoient de limiter les embauches au cours du 1er trimestre 2026 en raison de l’incertitude économique persistante. Dans ce contexte, les employeurs misent sur la stabilité et des investissements stratégiques pour rester compétitifs » explique Ronny Lommelen, Managing Director de ManpowerGroup BeLux. « Sur le marché de l’emploi, cela se traduit par des recrutements ciblés et des dynamiques contrastées entre les secteurs. »
L’incertitude économique continue d’influencer la manière dont les employeurs abordent la planification des effectifs.
Parmi les organisations qui maintiennent leurs équipes, 29% estiment pouvoir atteindre leurs objectifs avec leur personnel actuel, privilégiant un gel des embauches et un contrôle strict des coûts.
L’impact est encore plus significatif dans les entreprises qui réduisent leurs effectifs : 27% prévoient des restructurations incluant une réorganisation ou une réduction des activités, 22% affirment que la situation économique affecte directement l’emploi dans leur organisation, tandis que 19% indiquent que l’automatisation a diminuté le besoin pour certains rôles.
A l’inverse, pour les employeurs qui prévoient de se développer, la croissance est portée par la croissance organisationnelle (37%) et le développement de nouveaux domaines d’activité nécessitant des apports de compétences (26%).
Comme lors du trimestre précédent, les employeurs en Flandre se distinguent par une résilience accrue (+20%), devant leurs homologues à Bruxelles (+15%) et en Wallonie (+8%). Les intentions de recrutement sont cependant en net recul dans les trois régions par rapport à la même période l’an dernier : -8 points en Flandre, – 14 points à Bruxelles et -18% en Wallonie.
Les employeurs de 8 des 9 secteurs d’activité(2) sondés en Belgique prévoient d’augmenter leurs effectifs d’ici la fin du 1er trimestre 2026. Toutefois, les perspectives d’emploi sont en recul dans 5 secteurs par rapport au trimestre précédent et dans 7 secteurs par rapport au 1er trimestre 2025.
Les employeurs des secteurs de l’Horeca (+46%), des Services Professionnels, Scientifiques et Techniques (+31%) et du Commerce et de la Logistique (28%) rapportent les intentions de recrutement les plus favorables, tandis que les employeurs du Secteur public, soins de santé et services sociaux (0%) et du secteur de la Construction et de l’Immobilier (-1%) se montrent les plus pessimistes.
Ailleurs, les employeurs anticipent une activité de recrutement modérée dans le secteur de l’Information et des Télécom (+17%) et plus modeste dans les secteurs de la Finance et de l’Assurance (+11%), de l’Énergie et des ressources naturelles (+10%) , de l’Industrie manufacturière (+9%).
« Les entreprises poursuivent leur transformation et renforcent leurs investissements technologiques : les employeurs du sous- secteur de la Tech et des services informatiques anticipent une activité de recrutement soutenue (+33%), en hausse de 8 points par rapport à la même période l’an dernier », ajoute Ronny Lommelen.
Au niveau de la taille des entreprises, ce sont les employeurs occupant moins de 10 personnes qui annoncent les prévisions les plus optimistes (+31%). tandis que les organisations de tous les autres segments rapportent des prévisions en recul par rapport au 1er trimestre 2025.
L’analyse des résultats de l’enquête menée par ManpowerGroup auprès de près de 40.000 employeurs révèle des perspectives d’emploi positives dans 39 des 41 pays sondés, La Prévision Nette d’Emploi s’établit à +24%, un niveau relativement stable en comparaison trimestrielle et annuelle.
L’emploi reste davantage sous pression en Europe, où la Prévision Nette d’Emploi atteint +19%, en baisse de 3 points par rapport à la même période l’an dernier. Les intentions de recrutement reculent dans 5 pays sur 19 par rapport au trimestre précédent, et dans 9 pays par rapport au 1er trimestre 2025.
Avec une Prévision Nette d’Emploi à +14%, la Belgique se classe à la 15e place sur les 19 pays sondés en Europe. Par rapport à ses voisins, notre pays se situe devant le Royaume-Uni (+13%) mais nettement derrière les Pays-Bas (+36%), l’Allemagne (+24%) et la France (+21%).
Ailleurs dans le monde, la Prévision Nette d’Emploi atteint +52% en Inde, +27% aux États-Unis, +24% en Chine et + 18% au Japon.
Les résultats de la prochaine édition du Baromètre ManpowerGroup des perspectives d’emploi seront diffusés le 10 mars 2026 (2e trimestre 2026).
Rapport Q1 2026 : Baromètre ManpowerGroup des perspectives d’emploi
(1) La valeur de la Prévision Nette d’Emploi est obtenue en déduisant du pourcentage des employeurs anticipant une hausse de l’emploi total, le pourcentage des employeurs prévoyant une baisse de l’emploi dans leur entreprise pour le trimestre suivant. Il s’agit donc ici du solde net des prévisions d’emploi, qui peut être aussi bien positif que négatif. Les commentaires se basent sur les données désaisonnalisées, lorsquelles sont disponibles.
(2) ManpowerGroup a introduit une classification actualisée des secteurs d’activité afin que nos analyses reflètent plus fidèlement l’économie mondiale actuelle. À partir de cette publication, les données seront présentées selon neuf secteurs : Construction et Immobilier, Commerce et Logistique, Énergie & Ressources Naturelles Finance et Assurance, Horeca, Industrie manufacturière, Information, Secteur public, soins de santé et services sociaux, Énergie & Ressources Naturelles, Services Professionnels, Scientifiques et Techniques. Les données historiques ont été reclassées pour garantir la cohérence dans le temps, et les résultats nationaux et régionaux restent inchangés. Cette mise à jour améliore la comparabilité avec d’autres études et assure une pertinence accrue pour les clients, les médias et les acteurs du marché.