Prudence accrue des employeurs belges face aux incertitudes économiques

Près de la moitié des employeurs (47 %) prévoient de maintenir leurs effectifs d’ici la fin de l’année. Toutefois, la Prévision Nette d’Emploi pour le quatrième trimestre 2025 s’établit à +18 %, marquant une troisième baisse consécutive et atteignant son niveau le plus faible depuis quatre ans.

Selon le Baromètre de l’emploi de ManpowerGroup publié ce jour, les employeurs  belges anticipent un nouveau ralentissement des embauches au cours du 4^e trimestre 2025.  En effet, sur les 519 employeurs sondés en juillet par ManpowerGroup,  35% d’entre eux prévoient d’augmenter leurs effectifs d’ici la fin du mois de décembre 2025, tandis que 16% d’entre eux prévoient de les réduire. 47% des employeurs interrogés n’anticipent aucun changement.

Après correction des variations saisonnières, la Prévision Nette d’Emploi⁽¹⁾ – ou le différentiel entre le pourcentage d’employeurs prévoyant des  embauches et le pourcentage de ceux prévoyant des réductions d’effectifs – atteint la valeur prudente de +18%. C’est une baisse de 4 points par rapport au trimestre précédent et de 7 points par rapport au 4e trimestre 2024. Il s’afit de la troisième baisse consécutive qui porte la Prévsion Nette d’Emploi à son niveau le plus bas de le 3^e trimestre 2021.  Avec ce chiffre, la Belgique se situe 1 point  au-dessus de la moyenne observée en Europe (+17%), mais  5 points en-dessous de la moyenne mondiale (+23%).

« Les employeurs cherchent des solutions pour rester compétitifs dans une économie mondiale en constante évolution, où l’incertitude est devenue le nouveau paradigme », explique Sébastien Delfosse, Managing Director de ManpowerGroup BeLux.    « L’analyse des résultats pour la Belgique  montre que près de la moitié d’entre eux (47 %) visent à stabiliser leurs effectifs, tandis que plus d’un sur trois prévoit de les renforcer au cours du prochain trimestre, laissant apparaître un manque de dynamisme sur le marché de l’emploi. Dans cet environnement difficile, les employeurs doivent conjuguer stabilité et agilité, notamment en faisant appel à des solutions de main-d’œuvre flexible. Il ne s’agit pas seulement de réduire les coûts : les entreprises repensent activement la manière dont le travail est organisé, afin d’assurer leur développement et de se préparer au futur. »

Les employeurs face aux défis de la gestion des talents

Au-delà de la taille des effectifs, les employeurs sont confrontés à défis croissants en matière de talents.  42% des employeurs sondés en Belgique citent l’attraction de candidats qualifiés comme leur principal obstacle, tandis que 36% considèrent l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée comme la stratégie de rétention la plus efficace. Un employeur sur quatre (24%) recrute spécifiquement pour suivre le rythme du changement technologique. Parmi ceux qui réduisent leurs effectifs, un tiers (32%) évoquent l’incertitude économique comme principale raison.

Les employeurs en Flandre affichent une plus grande résilience   

Les perspectives d’emploi restent positives dans les trois régions du pays : +24% en Flandre, +14% à Bruxelles et +11% en Wallonie.

Les employeurs flamands se distinguent par une résilience accrue (+24%), avec des prévisions en légère hausse de 5 points par rapport au trimestre précédent, bien qu’en recul de 2 points par rapport à la même période l’an dernier.

Les résultats de l’enquête montrent que les employeurs sont nettement plus pessimistes à Bruxelles (+14%) et en Wallonie (+11%). La Prévision Nette d’Emploi y recule de 21 points d’un trimestre à l’autre et de 20 points sur un an à Bruxelles, tandis qu’elle enregistre une baisse de 12 et 13 points respectivement en Wallonie.

 Perspectives d’emploi contrastées au niveau sectoriel

Les employeurs de 7 des 9 secteurs d’activité sondés en Belgique prévoient d’augmenter leurs effectifs d’ici la fin de l’année , bien que les prévisions soient en recul dans 5 secteurs par rapport à la m^me périod el’an dernier. Comme au trimestre précédent, les tendances varient fortement selon les secteurs.

Le secteur des technologies de l’information (IT) se distingue par une dynamique particulièrement forte, avec une Prévision Nette d’Emploi atteignant +52%, alors que les entreprises poursuivent leurs projets de transformation exigeant de nouvelles expertises et de nouveaux rôles.

L’activité de recrutement devrait également être assez soutenue dans les secteurs des Activités financières et de l’immobilier (+45%), des Services de communication (+40 %), et dans une moindre mesure dans les secteurs des Biens de consommation et des services (+29%), du Transport, de la logistique et de l’automobilité (+25%), ainsi que de l’Industrie manufacturière et de la Construction (+18%).

À l’inverse, les employeurs rapportent des prévisions très pessimistes dans les secteurs des Soins de santé et des Sciences de la vie (+2%), des Services publics, de l’éducation et autres services (+0%), ainsi que dans le secteur de l’Énergie (-1%).

Au niveau de la taille des entreprises, ce sont les employeurs occupant entre 50 et 249 personnes qui annoncent les prévisions les plus optimistes (+32%).

Perspectives d’emploi en recul dans 26 des 42 des pays sondés au niveau mondial

L’analyse des résultats de l’enquête menée par ManpowerGroup auprès de plus de 40.000 employeurs révèle des perspectives d’emploi positives dans les 42 pays sondés, La Prévision Nette d’Emploi s’établit à +23%, un niveau relativement stable, mais en recul dans 26  pays et territoires par rapport au quatrième trimestre 2024.

L’emploi est davantage sous pression en Europe,  où la Prévision Nette d’Emploi atteint +18%, en baisse d’un point par rapport au trimestre précédent et stable par rapport à la même période l’an dernier. Les intentions de recrutement reculent dans 7 pays sur 20 en comparaison trimestrielle, et dans 16 pays en comparaison annuelle.

Avec une Prévision Nette d’Emploi à +18%, la Belgique se classe à la 6^e place sur 20 en Europe , au même niveau que l’Italie (+18%). Notre pays se situe cependant derrière l’Irlande (+29%), les Pays-Bas (+28%), la Suède (+26%) ou la Suisse (+26%), mais devant l’Allemagne (+17%), l’Espagne (+17%), la France (+13%), le Royaume-Uni (+11%) , la Pologne (+10%) et la Hongrie (+8%).

Ailleurs dans le monde, la Prévision Nette d’Emploi atteint +40% en Inde, +34% en Chine, +28% aux États-Unis  et +12% au Japon.

Les résultats de la prochaine édition du Baromètre ManpowerGroup des perspectives d’emploi seront diffusés le 9 décembre 2025 (1er trimestre 2026).

(1) La valeur de la Prévision Nette d’Emploi est obtenue en déduisant du pourcentage des employeurs anticipant une hausse de l’emploi total, le pourcentage des employeurs prévoyant une baisse de l’emploi dans leur entreprise pour le trimestre suivant. Il s’agit donc ici du solde net des prévisions d’emploi, qui peut être aussi bien positif que négatif. Les commentaires se basent sur les données désaisonnalisées, lorsqu’elles sont disponibles.

À propos du Baromètre de l’emploi de ManpowerGroup

Le Baromètre ManpowerGroup des Perspectives d’Emploi (ManpowerGroup Employment Outlook Survey – MEOS) pour le 4e trimestre 2025 a été mené en juillet 2025  auprès d’un échantillon représentatif de 40.000 employeurs publics et privés (dont 519 en Belgique) dans 42 pays et territoires. L’objectif de l’enquête est de mesurer l’évolution des intentions de recrutement des entreprises pour le trimestre à venir et par rapport au trimestre précédent. Chaque employeur interrogé a répondu à la même question : « Comment anticipez-vous l’évolution de l’emploi total dans votre entreprise au cours du prochain trimestre, c’est-à-dire jusqu’à fin décembre 2025, par rapport au trimestre actuel ? ». C’est la seule étude prospective de cette envergure dans le domaine de l’emploi. Elle est unique par sa taille, son objectif, sa longévité et son contenu. Mené depuis 60 ans, le Baromètre ManpowerGroup constitue l’une des enquêtes les plus fiables en matière d’emploi et est considéré comme un indicateur économique reconnu.

Rapport : Baromètre de l’emploi de ManpowerGroup Q4/2025