Les pénuries de talents continuent de s’amplifier en Belgique et dans le monde. C’est le principal enseignement de la 13e édition de l’enquête mondiale sur les pénuries de talents réalisée par ManpowerGroup dans 44 pays et territoires, dont la Belgique. Les difficultés de recrutement touchent tous les secteurs d’activité et les entreprises de toute taille, dans les trois régions du pays. Dans ce contexte , les entreprises devront redoubler d’efforts pour attirer tous les talents et surtout les retenir.
Au niveau national, 45% des 1.000 employeurs interrogés par ManpowerGroup déclarent avoir des difficultés à remplir leurs postes vacants, un chiffre en augmentation de 10% par rapport à l’an dernier et le plus élevé depuis le lancement de l’enquête en 2006.
Au niveau régional, les pénuries de talents atteignent des niveaux jamais atteints en Flandre (55% – hausse spectaculaire de 17 points par rapport à l’an dernier ) et à Bruxelles (43% – en hausse de 8 points ), tandis qu’elles diminuent légèrement en Wallonie (baisse de 3 points) où plus d’un employeur sur quatre (27%) peinent encore à trouver du personnel qualifié.
« Notre enquête montre que le fossé entre l’offre et la demande de talents s’est encore creusé depuis un an » explique Philippe Lacroix, Managing Director de ManpowerGroup BeLux. « Deux raisons expliquent ces pénuries accrues; tout d’abord, un facteur quantitatif : le vivier de candidats disponibles continue de se réduire en raison du vieillissement et du départ des baby-boomers. Ensuite, un facteur qualitatif : les compétences sont sous pression sous l’effet de complexification des tâches et de la digitalisation. Il n’y a pas de solutions miracle à court terme. Augmenter le taux d’emploi est une priorité dans les trois régions. Dans cette perspective, les entreprises devront se montrer capables d’attirer tous les talents disponibles en mettant en place de véritables politiques de diversité. Mais dans un contexte de guerre de talents, elles devront surtout se montrer innovantes dans leur gestion des ressources humaines. Comment ? En mettant l’accent sur la formation de leur personnel, en fidélisant leurs collaborateurs ou en renforçant l’agilité de leurs structures. »
Ce sont les employeurs du secteur du Transport et de la Logistique (92%), de l’Horeca (65%), des services publics, de la santé, de l’éducation et des service collectifs (51%) et de l’Industrie manufacturière (47% ) qui sont les plus impactés par les pénuries de talents. Mais en voyant le niveau de difficultés de recrutement des secteurs les moins touchés, on se rend compte qu’aucun secteur n’est vraiment épargné : en effet un employeur sur 3 dans les secteurs du Commerce de gros et de détail (34%), de la Construction (33%) et de la Finance, l’assurance, l’immobilier et les services aux entreprises (32%) fait face à un manque de main d’œuvre.
Comme lors des éditions précédentes, le Top 10 des postes pour lesquels les employeurs rencontrent des difficultés de recrutement est à nouveau dominé par les fonctions techniques. En tête du classement, on trouve les ouvriers qualifiés (électriciens, soudeurs, mécaniciens), suivis par les techniciens (maintenance, contrôle qualité) et les spécialistes (projects managers ou juristes). Les chauffeurs et les profils logistiques occupent la 4e position. Comme chaque année, les profils comptables et financiers (5e), les commerciaux (6e) et les profils administratifs (9e) figurent dans le Top 10 des fonctions les plus recherchées. Trois profils font leur apparition dans le Top 10 : les professionnels de la santé (7e), les profils pour le secteur de la construction (8e) ainsi que les fonctions de direction et de management (10e).
Au niveau régional, en dehors de similitudes concernant les profils techniques, administratifs et commerciaux, il faut épingler la difficulté à trouver des ingénieurs (8e) et des profils pour l’industrie (9e) en Flandre, des opérateurs call center (5e) et des fonctions de management (8e) à Bruxelles et les professionnels de la santé en Wallonie (2e).
Comme l’an dernier, ce sont les grandes (≥ 250 travailleurs) et les moyennes entreprises (50 à 249 travailleurs) qui déclarent être le plus sous pression lors de leurs recrutements en raison des pénuries, avec des pourcentages de 71% et 61%. Trouver du personnel qualifié est également une réelle difficulté pour 46% des petites entreprises (10 à 49 travailleurs) et 43% des micro-entreprises (< 10 travailleurs).
Au niveau mondial, 54% des 44.000 employeurs interrogés par ManpowerGroup dans 44 pays et territoires déclarent avoir des difficultés à trouver le profil adéquat. C’est le score le plus élevé depuis 12 ans, en progression de 9 points par rapport à 2018 (45%). Les pénuries se sont aggravées dans 36 des 44 pays sondés. Les pays les plus touchés sont dans l’ordre : le Japon (88%, baisse de 1 point), la Roumanie (86%, hausse de 5 points) et Taiwan (77%, baisse de 1 point). Les Etats-Unis (69%, hausse de 23 points) se situent au niveau de la moyenne mondiale, tandis que la Chine est le pays le moins touché (16%). Les pays européens ne sont pas épargnés et les employeurs éprouvent des difficultés de recrutement à des degrés divers en Allemagne (64%, hausse de 13 points), Italie (47%, hausse de 10 points), Espagne (41%, hausse de 17 points), Suisse (38%, hausse de 5 points), Pays-Bas (37%, hausse de 13 points), France (36%, hausse de 7 points), et Royaume-Uni (23%, hausse de 4 points).
A l’occasion de la treizième édition de son enquête sur les pénuries de talents, ManpowerGroup a interrogé 44.000 employeurs dans 44 pays et territoires dont 1.000 en Belgique afin de mesurer l’impact des pénuries de main-d’œuvre sur la bonne marche des entreprises. Le Top 10 des fonctions critiques est obtenu à partir des réponses sur la base d’une liste de 150 fonctions et métiers. L’enquête a été réalisée par InfoCorp.