Selon le Baromètre de l’emploi de ManpowerGroup publié ce jour, l’activité de recrutement devrait rester soutenue au cours quatrième trimestre 2022 en Belgique. En effet, d’après l’enquête menée fin juillet auprès de 512 employeurs(1), 46% d’entre eux prévoient d’augmenter leurs effectifs au cours des trois prochains mois tandis que 13% prévoient de les réduire. 39% des employeurs interrogés n’anticipent aucun changement. Après correction des variations saisonnières, la Prévision Nette d’Emploi (2) – ou le différentiel entre le pourcentage d’employeurs prévoyant des embauches et le pourcentage de ceux prévoyant des licenciements – atteint la valeur très favorable de +33%. C’est une hausse de 8 points par rapport au trimestre précédent et de 3 points par rapport au 4ème trimestre 2021.
« Dans un contexte économique de plus en plus incertain marqué par les tensions géopolitiques, une pression accrue sur les coûts et une inflation croissante, notre enquête montre que les employeurs belges font preuve de résilience en maintenant le cap dans le domaine de l’emploi.» explique Sébastien Delfosse, Managing Director de ManpowerGroup BeLux. « Confrontés à des pénuries de talents sans précédent qui touchent plus de trois employeurs que quatre en Belgique, les employeurs sont toujours prêts prendre le risque de recruter et rapportent des prévisions d’embauche très optimistes. Ces difficultés à trouver les bons profils devraient porter à réflexion et se traduire en actions concrètes en cette période de rentrée à tous les niveaux d’enseignement. En attendant que le réservoir de talents ne se remplisse, de plus en plus d’entreprises recrutent sur base de la personnalité et des soft skills en investissant davantage dans la formation au travers de parcours d’intégration innovants. Les employeurs renforcent également leur attractivité en répondant davantage aux nouvelles attentes des candidats. »
Les employeurs des trois régions du pays rapportent des intentions de recrutement positives : très optimistes à Bruxelles (+41%) et en Wallonie (+35%) et plus prudentes en Flandre (+22%).
La Prévision Nette d’Emploi enregistre une forte hausse à Bruxelles tant par rapport au trimestre précédent que par rapport au 4e trimestre 2021, de 22 et 10 points respectivement : plus d’un employeur sur deux (52%) sondé en région bruxelloise prévoit de créer de nouveaux emplois d’ici la fin du mois de décembre.
En Wallonie, les intentions de recrutement progressent de 2 points en comparaison trimestrielle et annuelle : 45% des employeurs wallons anticipent des embauches.
A l’inverse, en Flandre, La Prévision Nette d’Emploi enregistre un recul de 3 et 7 points par rapport au trimestre précédent et à la même période l’an dernier, pour atteindre +22%, légèrement au-dessus de la moyenne européenne (+21%). 41% des employeurs sondés en Flandre prévoient d’augmenter leurs effectifs, mais 19% d’entre eux prévoient de les réduire. « Ces différences régionales peuvent s’expliquer par les prévisions observées au niveau sectoriel, l’emploi privé dans l’Industrie étant davantage sous pression en Flandre » commente Sébastien Delfosse.
Les employeurs des 10 secteurs d’activité sondés prévoient de créer de nouveaux emplois d’ici la fin du mois de décembre. Ce sont les employeurs du secteur de la Finance, des banques, de l’assurance et de l’immobilier qui se montrent les plus optimistes, rapportant la Prévision Nette d’Emploi la plus forte jamais enregistrée dans ce secteur depuis le lancement de l’enquête en Belgique en 2003 (+59%). Près de 7 employeurs sur 10 (68%) sondés dans ce secteur anticipent des créations d’emploi. Les prévisions d’embauche sont également très favorables dans les secteurs des Services publics, de la santé, de l’éducation et des services collectifs (+38%), dans le secteur des ‘Autres Services’ (Activités spécialisées, scientifiques et techniques, services administratifs – +38%), ainsi que dans le secteur de l’Horeca, de la culture et des loisirs (+38%). « Près de 6 employeurs sur 10 du secteur Horeca (57%) est la recherche de nouveaux profils, ce secteur continuant à reconstituer leurs effectifs après la crise du covid, tout en faisant face à de grosses difficultés de recrutement » explique Sébastien Delfosse.
Les intentions de recrutement restent très solides dans le secteur secteurs ‘IT, Technologie, Télécoms, Communication & Médias’ (+30%) confirmant la forte demande pour les profils digitaux.
Les perspectives d’emploi sont nettement plus prudentes dans le secteur du Commerce de gros et détail/Supply Chain -Logistique (+24%) et dans le secteur de la Construction (21%) tandis que employeurs du secteur de l’Industrie manufacturière rapportent des prévisions en baisse pour le quatrième consécutif (+11%).
L’enquête montre également que les employeurs du segment des petites entreprises (10-49 travailleurs rapportent la Prévision Nette d’Emploi la plus forte (+41%), devant ceux du segment des grandes entreprises (≥ 250 travailleurs / 37%).
Les intentions de recrutement pour le 4ème trimestre 2022 sont positives dans 39 des 41 pays et territoires sondés, seule la Grèce (-3%) et la Hongrie (-5%) rapportant des prévisions négatives. Avec une Prévision Nette d’Emploi à +33%, la Belgique se situe au-dessus de la moyenne mondiale (+30%) et de la moyenne de la région EMEA – Europe, Moyen Orient, Afrique (+21%). La Belgique occupe la troisième place au niveau européen derrière la France et la Suède (tous deux à +34%), mais devant les Pays-Bas (+28%), le Royaume-Uni (+25%), l’Allemagne (+20%), l’Italie (+13%), l’Espagne (+2%) et la Pologne (+1%).
Au niveau mondial, les Prévisions les plus fortes sont observées au Brésil (+56%) et en Inde (54%). La Chine (+46%) arrive en quatrième position, tandis que les Etats-Unis (+33%) occupent la même place que la Belgique (14ème ), et que le Japon (+(9%) arrive en 36ème position.
Les résultats de la prochaine édition du Baromètre ManpowerGroup des perspectives d’Emploi seront diffusés le 13 décembre 2022 (1er trimestre 2023).
(1) L’enquête de ManpowerGroup a été menée en juillet 2022.
(2) La valeur de la Prévision Nette d’Emploi est obtenue en déduisant du pourcentage des employeurs anticipant une hausse de l’emploi total, le pourcentage des employeurs prévoyant une baisse de l’emploi dans leur entreprise pour le trimestre suivant. Il s’agit donc ici du solde net des prévisions d’emploi, qui peut être aussi bien positif que négatif. Les commentaires se basent sur les données désaisonnalisées, lorsqu’elles sont disponibles. Les données corrigées des variations saisonnières ne sont pas disponibles pour la Croatie.