Selon le Baromètre ManpowerGroup, les employeurs belges devraient continuer à créer des emplois au cours du 1er trimestre 2018. Au niveau national, 8% prévoient de renforcer effectifs, tandis que 6% prévoient de les réduire. 83% des employeurs sondés n’anticipent pas de changement dans leur masse salariale. La Prévision Nette d’Emploi – ou le différentiel entre le pourcentage d’employeurs optimistes ou pessimistes – atteint la valeur positive de +2. C’est une baisse de 1 point par rapport au trimestre précédent et de 4 points par rapport au 1er trimestre 2017.
La tendance positive observée tout au long de l’année 2017 sur le marché de l’emploi devrait se poursuivre au cours du 1er trimestre 2018, même si le rythme des embauches devrait être un peu moins soutenu. Différents rapport ont montré que la compétitivité de la Belgique s’est renforcée, en raison d’une conjoncture plus favorable mais également par les mesures récentes prises par le gouvernement. Cela s’est traduit par la création de +58.000 emplois en Belgique en 2017, dont 7.800 sont directement attribuables au tax shift. Et le futur semble dégagé. En effet, on estime que les créations d’emploi s’éléveront à 104.000 unités sur la période 2017-2018. Ce renforcement de la confiance des employeurs se vérifie au niveau international. En effet, pour le deuxième trimestre consécutif depuis la crise économique qui a frappé le monde en 2009, les prévisions d’embauche affichées par les employeurs ne sont négatives dans aucun des 43 pays et territoires sondés.”
Prévisions contrastées au niveau régional
Même si perspectives d’emploi sont positives au niveau national, elle n’en sont pas moins contrastées au niveau régional. En Flandre, les employeurs se regardent 2018 avec optimisme et rapportent une Prévision Nette d’Emploi à +5. C’est la prudence qui prédomine en Wallonie (+1) : les intentions de recrutement sont en recul de 3 points en comparaison trimestrielle +5). Et à Bruxelles, la Prévision Nette d’Emploi se détériore pour devenir négative (-2) pour la première fois depuis le 4e trimestre 2016. C’est une forte baisse de 7 points par rapport au trimestre précédent.
Perspectives d’emploi positives dans cinq des 10 secteurs sondés
Les effectifs devraient évoluer à la hausse dans cinq des 10 secteurs sondés au cours des trois premiers mois de l’année 2018. Ce sont les employeurs du secteur de l’Electricité, gaz et eau qui se montrent les plus optimistes (+10), suivis par ceux des Services publics, de l’éducation, de la santé et des services collectifs (+5). L’activité de recrutement sera également légèrement positive dans les secteurs de l’Agriculture et de la pêche, de la Construction et de la Finance, de l’assurance, de l’immobilier et des services aux entreprises (ces 3 secteurs affichant une Prévision Nette d’Emploi à +2). Les employeurs des cinq autres secteurs se montrent plus prudents, voire hésitants. C’est le cas des employeurs du Commerce de gros et de détail, de l’Horeca, du Transport et de la logistique (tous trois rapportant une Prévision Nette d’Emploi à 0), ainsi que des employeurs de l’Industrie manufacturière et des Industries extractives (tous deux à -1) .
Les créations d’emploi concernent avant tout les grandes et les moyennes entreprises
La confiance des employeurs se renforce en fonction de la taille de leurs effectifs. Seuls les employeurs des micro-entreprises (< 10 travailleurs) prévoient une stagnation de l’emploi. Dans les trois autres catégories d’entreprise,la Prévision Nette d’Emploi pour le 1er trimestre 2018 s’élève à +6 dans les petites entreprises (10-49 travailleurs), +19 dans les moyennes entreprises (50-249 travailleurs) et +29 dans les grandes entreprises (≥ 250 travailleurs).
Le monde en positif
On l’a déjà signalé plus haut, pour le deuxième trimestre consécutif depuis la crise économique qui a frappé le monde en 2009, les prévisions d’embauche affichées par les employeurs ne sont négatives dans aucun des 43 pays et territoires sondés. Les employeurs se montrent les plus confiants à Taïwan (+25), au Japon (+24) et en Inde (+22) se montrent les plus optimistes, tandis que leurs homologues en Autriche et en Italie rapportent les intentions de recrutement les plus prudentes (0 dans les deux pays). Les intentions de recrutement n’ont plus été aussi favorables depuis cinq ans ou plus au Japon (+24), aux États-Unis (+19), en Australie (+14), en Pologne (+11) ou en Norvège (+7) n’ont plus été aussi favorables depuis cinq ans ou plus. Enfin, certains signes portent à croire que la volatilité récemment constatée dans plusieurs pays, à commencer par le Brésil (+6), la Chine (+8) et l’Inde (+22) est en train de s’atténuer.
Perspectives encourageantes en Europe
Les effectifs devraient évoluer à la hausse dans 23 des 25 pays de la région Europe, Moyen-Orient & Afrique (EMEA) au cours des trois premiers mois de l’année 2018. C’est en Roumanie et en Slovénie (tous deux à +17) que les perspectives d’embauche sont les plus encourageantes. L’activité de recrutement devrait rester stable en Allemagne (+5), tandis qu’au Royaume-Uni, le climat d’incertitude que suscite actuellement le Brexit semble commence à peser sur la confiance des employeurs, si bien que la Prévision Nette d’Emploi (+4) retombe à son niveau le plus bas depuis le 4e trimestre 2012. Les employeurs aux Pays-Bas rapportent également une Prévision Nette d’Emploi à +4. En France (+2), les perspectives d’emploi, quoique toujours positives, accusent un coup d’arrêt par rapport au trimestre précédent. Elles se situent au même niveau que la Belgique (+2).